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Anciens speculoos

Guy Stuckens

Pour 

Daniel Fano

Je n’ai pas connu Daniel Fano. C’est du moins ce que je réponds à Daniel Simon qui m’interroge à ce sujet. Et pourtant, j’avais bien aimé L’intercepteur de fantômes, car il me rappelait une époque que j’avais pleinement vécu. Et pourtant… j’ai dû le rencontrer, sans le savoir, à l’une ou l’autre occasion, vu le nombre de nos connaissances communes.

Et pourtant, j’ai dans ma bibliothèque, rangée par ordre alphabétique, à la lettre S comme Smétana, un opuscule intitulé Spéculoos, publié par Lansman en 1993, parallèlement à une initiative du Centre culturel d’Anderlecht, et comprenant des textes de Daniel Simon, Daniel Fano et Vincent Smétana. Ça ne s’invente pas: dans ma bibliothèque d’auteurs francophones de Belgique, le livre se trouve juste à côté de ceux de Daniel Simon!

“Un écrivain c’est exactement comme n’importe qui, un homme secret qui ne croit pas ce qu’il voit. S’il écrit, c’est pour se soustraire à la littérature (…). Il cherche des solutions de rechange. Mais il ne peut pas croire ce qu’il voit (…)”, écrit Smétana dans sa partie (“Les éléphants sans rien autour”). Il répond, en quelque sorte, aux textes courts de Fano: “Dans le style spéculoos”. 

Et pourtant… Je soulève une pile de documents, dans mon bureau, et comme presque à chaque fois, je fais des découvertes: souvenirs enfuis sous les papiers à peine protégés par une fine couche de poussière. Cette fois, je tombe sur quelques numéros de la revue Liaison, que Daniel Sotiaux m’a fait connaitre. On y trouve du beau monde et, pour certains numéros du début des années 1980, Fano y est cité parmi les rédacteurs.

À l’été 2018, dans mon émission sur Radio Air Libre, je lis trois pages de “Le complice de Marc Dachy”, texte qui accompagne “L’intercepteur de fantômes”. Fano me remercie par mail: “Cet ouvrage, très différent de ce que j’avais produit jusque-là (je fais plutôt dans la ‘littérature expérimentale’ qui n’intéresse plus guerre dans la francophonie), est comme un ‘tour de chauffe’ avant mon roman Maudit rêveur, à forte teneur autobiographique”. Et confie: “J’ai été invité dans au moins deux émissions de Radio Air Libre… au début des années 1980, l’époque héroïque des radios libres…”.

Je n’ai pas connu Daniel Fano (ou si peu). Mais j’aurais dû!

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