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Apparition de Lorna

Jacques Crickillon

Pour 

Jacques Crickillon



(dessin pour Phase terminale)


Autour du domaine

les poèmes secrets sont comme les visions aveuglantes de la nuit

[…] je l’appelai paupière je voulais lui ravir l’enfance

je la nommai Iruna pour lui donner la mer et les montagnes

les poèmes secrets comme l’amour sur le gravier de la mémoire

Jacques Crickillon

Colonie de la mémoire, 1979


Apparition de Lorna


Lorna

qui êtes avec les oiseaux

tout poème veille mourant

ayez pensée du grand frère

bonne pensée du petit oiseau

enfant oh ! L’enfant cantiquait d’un flutiau


Lorna

qui êtes au centre des choses

comme mésange sur la branche

qui êtes l’arbre du milieu de toute chose

où murmure ce soir d’univers

où parlent les légers dieux de l’envers


Lorna

priez pour moi

tout bas tout bas

bénissez l’ultime coda

(Jacques Crickillon, « Qui êtes avec les oiseaux »)




Le domaine enchanté

pour Jacques et Ferry Crickillon


Le domaine enchanté est un jardin d’intempéries

où pierre et lumière du ciel

dressent le cadastre de la vie

— son ombre dans les tiroirs du songe


Alors vient

comme une torche de neige

comme un soleil porté à blanc

la femme souveraine mémoire


Elle regarde en face l’infini

parce qu’elle sait l’origine et la faille

qu’elle porte le sang à l’assaut

des fables et de la liberté de vivre


Dans la table des matières de la nuit

son domicile n’est pas fixe

Eric Brogniet

Extrait de :

Usage du rêve

1987.








































Lorna

l’odonoï soutienne

paroles d’étrennes


Lorna

qui n’êtes pas aux cieux

qui êtes d’ici d’ailleurs partout

qui êtes dans les fibres du space opera

de nos parcours

qui brûlez en toute l’âme ainsi que

la madone aux cinq heures

de soir l’hiver

qui êtes mon silence et ma bénédiction

priez pour moi

priez pour moi Lorna

pauvre je suis et d’âme glacée

le soleil ne réchauffe plus mes

songes d’aveugle je tourne

dans la ville comme un loup

lent de temps passé

à si misérablement vous aimer


Lorna

tout poème devient testament

hiver toujours hiver

je vous prie

comme si c’était hier

Lorna


(Jacques Crickillon, « L’Odonoï »)


Manuscrit





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