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C’était il y a longtemps

Daniel Simon

Pour 

Jacques De Decker

C’était il y a longtemps, dans un autre siècle, et nous étions dans la course des découvertes, des créations et de l’attention à ce qui se faisait de plus exigeant et aventureux…

C’était en 1997, au Théâtre Poème, Jacques y était chez lui de multiples façons: administrateur, présentateur et animateur de rencontres littéraires, écrivain, spectateur… Nous nous fréquentions peu mais nous nous téléphonions et, quand nous nous voyions, c’était toujours un émerveillement de conversations.

Cette année-là, Monique Dorsel, la directrice du théâtre et l’actrice remarquable que nous avons connue, me proposait de mettre en scène sa pièce Petit Matin, Grand Soir qui était parue aux éditions de l’Ambedui, fondées et animées par Émile Lanc, lettré et toujours enthousiaste compagnon de création et de vie de Monique Dorsel. À l’instant, j’acceptai. J’étais très touché par cette proposition, cette confiance.

Nous avons commencé les répétitions avec les actrices et les acteurs de la maison (Monique Dorsel, Fabienne Crommelynck, Yves Bical, Franck Dacquin) qui étaient profondément heureux de jouer la pièce du Maître…

Jacques laissait toute liberté à l’équipe mais je le savais attentif, et sa présence, lors de quelques répétitions, était toujours marquée par une complicité et un sourire de connivence.

Le spectacle a connu un beau succès et a été repris plusieurs fois, il était enchanté…

Mais ce dont je souhaiterais témoigner ici, c’est de sa grande humilité tout au long du processus de création. Il me téléphonait le soir et nous parlions des options, des états d’avancement du travail. Jamais une question de trop, jamais intrusif, toujours heureux de ces moments de réflexions. Il encourageait, suscitait, remerciait.

Fréquemment, par la suite, lors de conversations à propos de la littérature, de la culture, des pays de l’Est, c’était une vraie jubilation partagée.

Merci pour ça aussi, Jacques De Decker.


© François Harray

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