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Je lui répondrai demain

Xavier Vanvaerenbergh

Pour 

Jacques De Decker

C’était un soir de décembre 2012, à l’occasion de la remise du prix Rossel. Au moment de quitter les festivités, j’aperçois Jacques De Decker. Je m’approche, me présente, lui rappelle avoir coordonné un recueil auquel il a participé, au printemps. Charmant, il sourit, écoute, propose de se revoir, me demande mon numéro. Je ne sais rien de l’homme, si peu de l’auteur et du personnage public. Est-il sincère ?

Bientôt, c’est lui qui m’appelle, propose un rendez-vous, un midi, près de l’Académie. Pendant quelques mois, nous nous voyons ainsi, à intervalles réguliers. Il parle peu de lui, de sa passion pour le théâtre, Ibsen, Shakespeare et le défi qu’a représenté pour lui la traduction du « To be or not to be, that is the question… » Il écoute, surtout, le tout jeune éditeur faire l’article de ses quelques parutions, exposer ses projets, sa vision idéaliste de ce que devrait être une maison littéraire. Il pose les questions justes, qui poussent à réfléchir. Il propose des pistes, nous rêvons.

Deux ans plus tard, alors que je développe depuis peu ma maison d’édition à temps plein, il m’appelle : « Xavier, l’Académie va proposer votre nom pour une bourse. Vous m’enverrez votre CV ? ». Lors de la remise du prix, Jacques a laissé un mot qui me touchera beaucoup.

Deux mois après, Jacques me demande de reprendre l’édition de la revue Marginales, dont la plus grande richesse réside à mes yeux dans l’esprit qu’il y insuffle : faire réagir des écrivains à l’actualité par le biais de la fiction. Il choisit les sujets, et a un art consommé de trouver les titres. Ce sera l’occasion de discussions plus fréquentes, de projets qu’il me présente, dont celui de publier ses œuvres complètes. Une entreprise dont il m’entretiendra plusieurs fois par téléphone dans les premiers mois de 2020.

À ce sujet, le 12 avril, il m’écrit : « Joyeuses Pâques, cher Xavier ! J’ai poursuivi ma réflexion sur ce dont je t’ai parlé l’autre dimanche. Quel moment te conviendrait pour creuser un peu ? ». C’est dimanche, me dis-je. Je lui répondrai demain…

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