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L'ami

Verena Hanf

Pour 

Francis Dannemark

Francis Dannemark était un écrivain sensible et un éditeur exigeant. Mais ici, il s’agira de Francis l’ami. Un ami attentionné et discret, divertissant et drôle. Un ami qui pouvait être aussi parfois énervant, fatigant. Ce n’est pas sa mort qui le rend parfait, lisse et rond. Il se moquerait d’ailleurs de flagorneries. Francis, c’était un ami qui pouvait autant heurter que se remettre en question. Mais il était surtout un ami fidèle. Francis appelait, rappelait, écrivait, répondait, invitait, venait, parlait, parlait, parlait et si si, il écoutait aussi. Un ami, présent dans les moments difficiles, offrant des conseils, sourires et sagesses à volonté. Francis aimait offrir. Des mots, des livres, des plantes, des vases, des pots. Un soir, en rentrant à la maison après un diner chez lui, j’avais un cadeau spécial sous le bras, un aquarium sans toit. Ça bougeait dans l’eau, ça grouillait. Après l’emballement, le désenchantement : Un gros poisson harcelait un petit, j’avais beau le gronder. Un autre a fait le grand saut. Pétrifiée, je l’ai retrouvé mort sur mon parquet. Une grenouille a pris le large. Je ne l’ai jamais recroisée. Francis était un ami sans rancune. Il ne m’en a pas voulu de lui avoir rendu l’aquarium. Mes poissons ont eu la belle vie chez lui. Francis doit leurs manquer. Il me manque aussi. Ses livres et ses plantes, je les ai gardés. Je les soigne. Ils vivent encore. Francis, si tu me lis : Merci !

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