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Les détails et la mémoire

Eric Brucher

Pour 

Francis Dannemark

Ne sont-ce pas les détails qui constituent la mémoire que l’on garde d’un être, comme des étincelles de vérité ?

Sa chevelure. Francis revient dans mon souvenir par sa chevelure. Sa cascade romantique, et qui lui conférait, me semblait-il, une dégaine de douce jeunesse. Puis dessous, bien sûr, ce regard clair d’horizons rêveurs et habité de tendresse. Comme l’essence de son charme, avec aussi bien une forme de candeur enjouée ou espiègle.

Je revois son art de la tchatche lors de salons où nous avons pu nous croiser : j’ai tenté de copier sa manière soutenue, rieuse et désinvolte à la fois d’aller chercher le lecteur, ou plus souvent la lectrice – et n’y suis jamais parvenu aussi bien.

Puis cette belle rencontre avec eux deux, lui et Véronique Biefnot, au « Goût des lettres » que j’anime, en mai 2017, pour leur Place des ombres, après la brume (éditions Kyrielle), puisqu’ils avaient pris l’habitude, depuis quelques ouvrages, d’écrire à quatre mains. Comme Brabançon, j’ai collaboré avec eux deux encore à un essai de relookage du salon du livre du Brabant wallon (2017-2018), « Le Livre tout proche ». Les idées de Francis et son enthousiasme ne furent guère entendus par les politiques provinciaux….

J’aurais aimé, cher Francis, mener ce projet avec toi et, dans cette collaboration, te connaître beaucoup mieux. Ta disparition nous manque et manquera, en même temps que ton art de nous emporter dans de belles romances où ce hasard, dont tu aimais dire qu’il a le sens des surprises, donnait toujours à tes lecteurs de merveilleuses promesses de vie.

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