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Irène Kaufer

Julie Carlier et July Robert

Responsable de la page :

25 février 1950

Cracovie (Pologne)

5 novembre 2022

Bruxelles (Belgique)

72

ans

Belgique

Contributions

Présentation

Née à Cracovie (Pologne), Irène aimait dire qu’elle était arrivée en Belgique avec l’Exposition universelle. Militante féministe de longue date, syndicaliste, commentatrice affutée de notre société, elle n’a jamais cessé d’écrire. C’est à huit ans qu’elle a publié ses premiers poèmes dans un quotidien belge! Fille de survivant·es de la Shoah, elle a fait de son histoire un roman, Dibbouks, sorti en avril 2021 aux éditions de l’Antilope. Tragédie intime et collective, le silence de ses parents, l’ombre d’une demi-sœur assassinée en 1942 sont autant d’ingrédients de ce roman qui met les maux en mots grâce au pouvoir proprement magique de la fiction et au bouclier de l’humour et de l’autodérision qu’Irène maniait avec une justesse désarmante.

 

Irène avait publié son premier roman en 1995 aux éditions Luc Pire. Intitulé Fausses pistes, il était lui aussi inspiré de son vécu. Un polar librement tiré de son expérience dans la presse autogérée d’extrême-gauche dans les années 1970 à l’hebdomadaire POUR, il était déjà empreint de l’agilité avec laquelle Irène mêlait la fiction et la réalité. Elle a ensuite réalisé un livre d’entretiens avec la philosophe Françoise Collin, Parcours féministe, qui a été réédité chez iXe en 2014, avant de sortir un recueil de nouvelles, Déserteuses chez Academia-L’Harmattan lequel la reçu le prix FrancAuteurs de la SABAM.

 

Profondément impliquée dans le mouvement féministe, Irène fait partie de celles qui ont participé à ce que l’on appelle la “deuxième vague féministe” des années 1970. Durant de longues années, elle s’est investie dans l’ASBL Garance, une association de prévention des violences basées sur le genre. Elle était particulièrement attentive aux questions de l’intersectionnalité et de la convergence des luttes. La parole des invisibles lui tenait à cœur. Elle collaborait depuis 2003 au magazine Axelle, et a entre autres contribué à la revue Politique.Durant la période de la crise Covid, elle s’était lancée dans une nouvelle aventure avec Claude Semal, L’Asymptomatique, un webmagazine financé par ses lecteur·ices. Enfin, elle partageait au quotidien ses réflexions sur Facebook et tenait un blog où l’on pouvait retrouver ses “clics” et ses “clacs” en fonction de l’actualité (www.irenekaufer.be).

 

De toutes les manifestations, elle avait permis à Françoise d’Eaubonne d’éviter l’arrestation lors d’un rassemblement sur la Grand-Place de Bruxelles dans les années 1970 en jouant aux deux touristes égarées. L’étincelle dans ses yeux lorsqu’elle racontait cette anecdote en disait long sur son espièglerie et la jouissance qu’elle avait à se jouer des autorités et autres injonctions, quelles qu’elles soient. Parolière, elle est notamment la plume derrière le fameux “Rock des femmes” chanté et enregistré par Christiane Stéfanski en 1981 et repris depuis lors dans nombre de manifestations féministes. Grande amatrice de goguette, elle s’amusait à reprendre certains tubes à sa sauce, son “Ouin, ouin, on peut plus rien dire ayant même traversé les frontières et fait le tour de la toile! Impliquée dans de nombreux collectifs, parmi lesquels la collective “Féministe toi-même!”, il ne s’agissait pas de lui dicter une ligne directrice. Impliquée, oui, libre, autonome et indépendante, surtout!


July Robert et Julie Carlier

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