top of page

Marcel Moreau

Corentin Lahouste

Responsable de la page :

29 avril 1933

Boussu (Belgique)

4 avril 2020

Bobigny (France)

86

ans

Belgique

Contributions

Présentation

Marcel Moreau est un écrivain belge de langue française, né le 16 avril 1933 à Boussu, dans la région minière du Borinage (Hainaut). Issu d’un milieu ouvrier, il perd son père à l’âge de quinze ans et se voit dès lors obligé d’arrêter sa scolarité pour subvenir aux besoins de sa famille. Il vit ainsi de divers petits métiers jusqu’à devenir aide-comptable à Bruxelles pour le journal Le Peuple, puis, dès 1955, correcteur pour le quotidien Le Soir. En 1962, il publie son premier roman, Quintes, très favorablement accueilli par la critique. Quittant la Belgique « par simple claustrophobie », il emménage à Paris en 1968 où il continue son métier de correcteur. Il exercera ainsi pour Alpha Encyclopédie, Le Parisien libéré et Le Figaro. Il réalisa plusieurs longs voyages à l’étranger (Népal, Mexique, Iran, Russie, Grèce) qui sont ensuite convertis en matière d’écriture. Considéré comme un écrivain marginal, au style verbal fort singulier – véhément et organique, teinté de lyrisme et d’envolées paroxystiques, tout à la fois caressant et bousculant –, il est l’auteur d’une œuvre ample et foisonnante, foncièrement charnelle, dont les titres les plus notables (si l’on en retient qu’un par décennie) pourraient être : Bannière de bave (1965), Julie ou la dissolution (1971 – prix Charles Plisnier), Kamalalam (1982), Le charme et l’épouvante (1992), Corpus Scripti (2002 – prix Wepler), Un cratères à cordes ou La langue de ma vie (2016).

Son œuvre, tempétueuse et assaillante, et qui a été couronnée du Prix de Littérature Francophone Jean Arp en 2006 après avoir longtemps sombré dans une indifférence quasi généralisée du public et de la critique, peut être structurée suivant trois grandes phases : celle de la révolte, d’abord, qui court de Quintes à À dos de Dieu ou l’ordure lyrique (1980) ; deuxièmement, une assez sombre qui s’étend de Orgambide, scènes de la vie perdante (1980) à Bal dans la tête (1995), marquée par une obsession de la mort, par la ruine du corps et du soi, durant laquelle Moreau opère une transmutation poétique de l’expérience douloureuse, s’appuyant sur ses tourments, sur son malheur et sur sa dépression pour créer ; enfin, à partir de la publication de La compagnie des femmes (1996), se dessine une dernière phase de l’œuvre, dans laquelle la figure féminine (absolutisée) se révèle prééminente, où l’auteur – entre autres titres – d’une Adoration de Nona (2004), se fait chantre de l’amour et met notamment en avant la puissance de l’érotique comme force déstabilisatrice, si ce n’est révolutionnaire. Hétérogène et hétérodoxe, son œuvre est ainsi composée d’« une cinquantaine de volumes oscillant entre la méditation lyrique, la philosophie de l’écriture, des romans et des récits paroxystiques et des textes de réflexion sur l’art et la vie »[1], qui font la part belle à la rupture de frein et à l’évasement, à ce qui se fait de plus pétulant et saltatoire.


Corentin Lahouste

[1] Christophe Van Rossom, Marcel Moreau. L’insoumission et l’ivresse, Bruxelles, Éditions Luce Wilquin, coll. « L’œuvre en lumière », 2004, p. 7.

Présentation
contributions
bottom of page